Un Théâtre incontrôlé

Un Théâtre incontrôlé

Les origines

Pour Antoine Guillot, directeur artistique de La Compagnie Caravelle, Artaud, Brook, Kane, Fabre, Liddel ou Delbono nourrissent des étapes décisives de son rapport au théâtre, tant sur les modalités de représentation que sur l’écriture dramatique. Depuis 2008, il explore une forme théâtrale cherchant à associer esthétique, questionnements sur une société malade et en mutation, exigence de la scène contemporaine, et rôle politique et social du théâtre. De son questionnement sur cette forme contemporaine que le théâtre se doit de promouvoir et sur l’intérêt de placer le comédien au centre de l’échiquier s’inscrit le théâtre incontrôlé.

Qu’est-ce que c’est ?

L’essence même du théâtre incontrôlé est la saisie d’un moment de la réalité capté par le performeur.

Prendre conscience du monde qui nous entoure.
Devenir acteur de notre société.
Partir à la rencontre du public.
Porter en tout lieu l’urgence du théâtre.
Favoriser l’échange, le débat, la construction et la confrontation d’idées et de pensées.

Le théâtre incontrôlé épure l’acte théâtral inspiré par le metteur en scène, qui naît alors du comédien réagissant à l’instant présent. Le théâtre incontrôlé fait coïncider temps de création et temps de représentation, autant que faire se peut. L’instant devant le spectateur devient instant créateur.
Cette démarche s’inscrit dans un théâtre qui parle du monde qui est le nôtre. Le fond et la forme se confondent.

Un théâtre populaire

Redonner ses lettres de noblesse à l’émotion. Créer une empathie entre le comédien et le spectateur. Que les deux s’assemblent au plus proche du chemin organique parcouru durant la représentation. Ceci est une réponse à la problématique populaire du théâtre, afin qu’il ne s’enferme pas dans un quelconque élitisme ou une forme de satisfaction qui rendrait l’acte dramatique inerte.

Un théâtre de performance

Cette approche de liberté donnée au comédien reste pour autant très calibrée et introduit une notion véritablement nécessaire à la construction d’un spectacle : celle de la mise en danger constante. Il devient nécessaire, sans doute plus que jamais, de connecter l’acte rituel de la scène aux maux de notre société, cette nécessité se traduisant ici par la performance de l’acteur-créateur comme moteur premier, sur lequel repose alors la conduite de la représentation.