🌒 Avant que la nuit ne dévore le jour : première escale en maison d’arrêt

Les 24 et 25 novembreAvant que la nuit ne dévore le jour de Charlotte Pons, porté par Camille Dégeorges Ruffelaere, a pris place entre les murs de la Maison d’arrêt de Bonneville. Deux jours de rencontres qui n’avaient rien d’ordinaires : un espace nu, une écoute rare, une porosité immédiate entre l’art et la vie, sans décor ni protection.

Ce spectacle — qui interroge la résistance intime, la survie émotionnelle, la façon dont on tient debout quand tout vacille — a trouvé ici un terrain d’une justesse bouleversante.
Les détenus ont réagi avec une franchise désarmante : des questions directes, des confidences, des tensions, des respirations. Une matière humaine dense, qui a ouvert un échange d’une grande richesse.

Pour Charlotte, qui fait son entrée dans l’offre artistique de Caravelle, c’était plus qu’une date : c’était une première traversée, une rencontre fondatrice qui vient inscrire son travail dans le sillage de la compagnie, avec cette exigence : créer du lien même là où l’on pensait que rien ne pouvait passer.

Camille, dans une présence attentive et solide, a porté le texte avec une intensité parfaitement ajustée au lieu.
Entre elles deux, un geste s’est affirmé : celui d’une création qui ne cherche pas l’effet, mais la vérité.

Ces deux jours ont laissé une trace.
Et ce n’est qu’un début.

Des dates supplémentaires viendront prolonger cette aventure — en détention, sur scène, et ailleurs. Le spectacle commence à tracer sa route, et elle s’annonce longue, sensible et nécessaire.