Lecture “Il vit”
Texte et lecture : Antoine Guillot
Accompagnement : Isabelle Roux-Lalisban
Production et diffusion : La Compagnie Caravelle
Avec le soutien du lycée Vaugelas de Chambéry (73).
La Compagnie Caravelle est soutenue par son cercle des mécènes, par la ville d’Aix-les-Bains, le département de la Savoie, la Région et la DRAC Auvergne Rhône-Alpes.
Synopsis
« Il vit » est le monologue d’un jeune homme malade de vingt-deux ans qui va mourir. Il le sait et il n’est pas question pour lui de rester sur le regret de tout ce qu’il n’a pas dit. Il décide de mettre en scène ses derniers moments. Il ne veut pas disparaître sans laisser de traces. Un dernier pied de nez au monde qui l’a abandonné et un dernier message à l’Amour qu’il ne veut pas laisser.
Note d’intention
Inspirée d’une histoire vraie, la version du texte portée sur scène n’en reste pas moins une fiction. Même si l’auteur de ce texte en est aussi l’interprète, il est nécessaire de créer une distanciation, tant pour l’auteur que pour le comédien. Pour l’auteur d’abord, à qui l’histoire n’appartient plus, distance entre la réalité et l’histoire écrite, puis distance entre son texte et ce qui en est fait sur scène. Pour l’interprète ensuite, distance entre le texte et cette histoire qui ne doit plus être la sienne mais devenir celle qu’il écrit sur le plateau.
Rencontre avec un auteur
La lecture de Il vit par Antoine Guillot est un moment de rencontres privilégiées :
-Rencontre avec un texte qui cherche une universalité à travers une histoire inspirée de faits réels
-Rencontre avec un texte et son auteur pour créer ce lien sensible avec le spectateur dans un échange direct
-Rencontre avec son auteur qui conduit au partage autour des mots, de la démarche d’écriture mais aussi du processus de création
Le monde en question
La génération qui prend ici la parole est incarnée par ceux qui naissent après la chute du mur de Berlin, l’effondrement de l’URSS ou la révolution technologique. Une génération qui est née les pieds dans la cendre des premières vagues meurtrières du sida et qui n’a les moyens de n’être ni désabusée, ni cynique. Elle a grandi en écoutant le bruit des crises économiques, en voyant arriver la vague d’une tension écologique. Une génération à qui il ne reste plus d’utopies ; qui n’a plus ses grands-parents pour parler des horreurs de la seconde guerre mondiale et de ses conséquences directes. Cette génération à qui le monde appartient mais qui ne sait pas quoi en faire. Partir, via le théâtre, à la recherche du mythe contemporain, se soucier de ce qu’on laissera à cette humanité une fois le corps devenu poussière, s’engouffrer alors dans des valeurs temporelles et corporelles pour jouir d’une révolte, d’une amertume, parce que la solitude est immense : Voilà ce qui est crié ici par ce condamné à mort. Un individu qui pose sur scène ses derniers mots, derniers actes avant sa mort, mots qu’il nous offre dans un seul but : que l’on garde un souvenir impérissable de lui afin qu’il vive éternellement grâce à nos souvenirs et prenne, au-delà des mots, une dimension universelle.