Paradis Perdu (Algérie)

Idée Originale et mise en scène d’Antoine Guillot
Avec Ahmed Zitouni
Dramaturgie : Dominique Oriol
Production : La Compagnie Caravelle
Co-production : L’Institut Français d’Alger, les Ateliers Sauvages d’Alger
Intentions

Cette création de Paradis Perdu est la poursuite d’une recherche de douze ans maintenant. Projet d’expérimentation qui explore depuis ses débuts, les limites de la liberté du comédien sur scène et son ancrage dans le monde dans lequel nous sommes plongés. La nature du spectacle est donc évolutive, tout comme la société et le créateur du spectacle qui, tous deux, bougent.
Le comédien est seul, il traverse, tel un troubadour et sa valise, dans le fracas d’une performance sensorielle, émotionnelle et physique, une fable du monde laissant une fenêtre ouverte à l’improvisation au moment de la représentation. Lui sont donnés plusieurs matériaux de base sur lesquels élaborer une douzaine de tableaux à porter pour qu’advienne le spectacle. Situations et personnages précis, concepts idéologiques, textes écrits et interprétés le sont avec plus ou moins de liberté.
Le postulat initial est de raconter des histoires pour créer des identités. Toute identité est narrative, il n’y a pas d’identité sans les histoires qui la racontent. Ainsi, le créateur a le pouvoir de sortir du néant, d’extraire du chaos, des humanités qui servent alors à la complexification de notre regard sur le monde. Regarder, écouter des histoires pour distancier l’émotion et la comprendre, pour dire et entendre ce que nous ne savons pas encore comment dire, décaler le regard de celui qui regarde, enrichir les humanités qui dès lors se partagent.
Le projet de créer ce spectacle sur mesure pour l’Algérie est d’abord né de ma rencontre avec ce pays, origine d’une conviction profonde, celle de la nécessité de créer des ponts entre la France et l’Algérie. L’une et l’autre des patries ont à dialoguer, s’écouter et apprendre de leur histoire commune. Les deux nations sont soeurs, elles ont des cimetières en commun. Se pose avec ce constat la question de ce qui forme une identité. Basée sur le principe que les fondements d’une identité – individuelle comme commune – repose sur les histoires qui la racontent, la forme esthétique dans laquelle s’inscrit Paradis Perdu propose de créer une galerie, tel un panthéon subjectif, de figures présentant des facette de ce qu’est l’Algérie et de ce qu’est être Algérien aujourd’hui, construit sur son passé, tourné vers l’avenir.

Les propos

Nous dégageons trois sujets centraux dans l’ADN de cette création : la jeunesse, la culture et l’identité algérienne. Sans être politiques, les arguments se doivent d’être en lien direct avec la réalité du pays aujourd’hui.
Qu’est-ce que la culture algérienne contemporaine ? Sans doute le métissage d’une histoire riche d’un territoire, de peuples vivant à un carrefour de la méditerranée.
Pour cela seront représentées les différentes figures représentant les grandes périodes de l’histoire algérienne depuis l’antiquité.
La question de la jeunesse est également centrale sur un point, quelles sont les envies, les aspirations de cette génération née des les années 90 ou 2000 ? Envie de vivre à travers leur pays remplis d’espoirs d’avenirs.
Enfin, qu’est-ce qui crée l’identité du pays et de l’Homme algérien ? Propos général qui sera mis en relief par la mise en forme globale de l’écriture de plateau de ce spectacle.

L’espace scénique

Sur le plateau sont installés, comme dans un atelier, un grenier, tousles objets dont peut avoir besoin le comédien pour faire advenir les personnages et situations. Les lumières sont simples, une ambiance chaude, rassurante, comme pour se plonger dans ces histoires qui deviennent facettes de l’Histoire du monde.